Les relations familiales ont un rôle important pour les personnes âgées. Comment ces relations se modifient-elles lors du vieillissement alors que la dépendance s'accroît, que le mode de résidence change et qu'intervient le décès du conjoint ?
En utilisant les données de l'enquête HID à domicile et HID en institutions, les relations familiales sont analysées, en fonction de la résidence, domicile et maison de retraite, et selon l'état de dépendance ou non des personnes âgées. Parmi les relations familiales, celles avec les enfants font l'objet d'une analyse spécifique en fonction de la périodicité des visites.
L'analyse permet de confirmer que pour les personnes âgées de 60 ans et plus, et surtout pour les plus dépendantes, résidant à domicile ou en maison de retraite, les relations familiales se concentrent davantage vers les enfants. En outre, l'effet de l'âge agit non seulement sur le niveau de la dépendance mais aussi sur l'importance des relations familiales. L'âge moyen des personnes de 60 ans et plus vivant à domicile est de 71 ans. Il y a un écart de 9 ans entre celui des personnes dépendantes qui ont une moyenne d'âge de 79 ans, et celui des personnes non dépendantes qui est de 70 ans. En maison de retraite, l'âge moyen est de 83 ans, celui des personnes dépendantes est de 85 ans contre 81 ans pour les personnes non dépendantes. L'installation en maison de retraite à un âge plus avancé parallèlement à une dépendance qui augmente et qui concerne majoritairement les femmes, marque généralement une évolution significative des relations familiales. La part relative des enfants et plus encore la part des petits enfants se renforcent, tandis que s'amenuisent la part du conjoint et celle des frères et sœurs.
Compte tenu du rôle des enfants dans les relations familiales des personnes âgées, les personnes n'ayant pas d'enfant - 14% à domicile- , peuvent se retrouver davantage isolées. Les résultats de l'étude n'indiquent pas particulièrement de différence entre les personnes âgées sans enfant vivant à domicile, selon leur situation de dépendance ou d'absence de dépendance. Cela pourrait s'expliquer par une moindre proportion de personnes dépendantes vivant à domicile et n'ayant pas d'enfant, due à un départ anticipé du domicile pour une entrée en institution dès que la dépendance arrive. L'absence d'enfant rend plus difficile le maintien à domicile d'autant plus qu'elle se cumule souvent avec l'absence d'un conjoint.La périodicité des visites des enfants est une caractéristique essentielle de l'environnement familial. A quelles conditions des relations fréquentes avec les enfants peuvent-elles être assurées ?
Avec le modèle logistique, la périodicité à un rythme quotidien ou hebdomadaire a été retenue comme variable expliquée d'analyse des relations enfants-parents âgés selon les caractéristiques des enfants ( sexe, âge, lieu de résidence) et des parents (sexe, âge, dépendance, état matrimonial, nombre d'enfants, autres relations).
Il en résulte que les visites des enfants dépendent surtout de la proximité géographique de leur résidence avec celle de leurs parents. Outre ce déterminant principal lié aux enfants, les conditions matrimoniales des parents, surtout s'ils sont mariés, et leur âge plus avancé incitent à davantage de visites quotidiennes ou hebdomadaires des enfants.
La périodicité des visites des enfants au domicile d'un parent ne se renforce pas dans le cas de parents en situation de dépendance. En conséquence, une prise en charge plus lourde de la dépendance à domicile ne peut pas reposer uniquement sur la seule présence même fréquente des enfants. Elle nécessite dans la plupart des cas l'appoint d'une aide professionnelle à domicile.